Assassin’s Creed Shadows : 9 mois après, le voyage au Japon féodal a-t-il tenu toutes ses promesses ?

Il y a près d’un an, l’excitation était à son comble. Après des années d’attente, Ubisoft déployait enfin la carte maîtresse que tous les fans espéraient : le Japon féodal. Sorti en novembre dernier, Assassin’s Creed Shadows portait sur ses épaules le poids d’un rêve collectif. Sa mission : nous transporter dans un univers d’une richesse inouïe et réinventer la formule avec un audacieux duo de protagonistes.
Maintenant que la poussière des combats de samouraïs est retombée et que les ombres des shinobis se sont dissipées, il est temps de faire le bilan. Cette épopée a-t-elle été à la hauteur de la légende qu’elle promettait ?
Le Japon, un personnage à part entière
Le premier pari, et le plus évident, est une réussite éclatante. La retranscription du Japon de la période Azuchi-Momoyama est tout simplement somptueuse. Ubisoft a su éviter l’écueil de la simple carte postale pour livrer un monde organique, vibrant et crédible. Se promener dans les rues animées de Kyoto, infiltrer un château fortifié sous une pluie battante ou méditer près d’un temple perdu dans les montagnes procure un sentiment d’immersion rarement atteint dans la franchise.
La mécanique des saisons dynamiques, grande promesse de la communication d’avant-sortie, a prouvé son efficacité. Voir les paysages se transformer, passant des cerisiers en fleurs du printemps aux étendues de neige silencieuse en hiver, n’est pas qu’un plaisir pour les yeux. Cela a un impact réel sur le gameplay, modifiant les chemins d’infiltration et les stratégies d’approche. Un véritable tour de force.
Naoe et Yasuke : un duo qui a marqué les esprits
La plus grande prise de risque d’Assassin’s Creed Shadows était sans conteste sa narration à double-voix. Et le résultat est à la hauteur de l’ambition, offrant deux expériences de jeu distinctes qui se complètent à merveille.
Naoe, le retour aux sources de l’infiltration

Avec Naoe, la shinobi agile et méthodique, les puristes de l’infiltration ont retrouvé les sensations des premiers opus, sublimées par des mécaniques modernes. Le système de jeu d’ombre et de lumière s’est révélé être une mécanique centrale et particulièrement jouissive. Chaque mission devient un puzzle où l’utilisation du grappin, des fumigènes et de l’environnement est la clé du succès. Le gameplay de Naoe est exigeant, intelligent, et rappelle les meilleures heures du genre.
Yasuke, la puissance du samouraï magnifiée
À l’opposé, Yasuke a apporté un vent de fraîcheur brutal et spectaculaire. Son style de combat, lourd et puissant, a donné une nouvelle dimension aux affrontements. Le système de parade, d’esquive et de postures est technique sans être frustrant, et chaque victoire contre un général ennemi procure une satisfaction intense. Incarner cette figure historique, force de la nature au cœur d’un destin exceptionnel, est l’un des points d’orgue de l’aventure.
Une narration à double-voix, le pari réussi
La crainte d’une histoire décousue s’est vite envolée. L’écriture parvient brillamment à lier les quêtes de vengeance de Naoe et le chemin de l’honneur de Yasuke. Le passage d’un personnage à l’autre se fait avec une fluidité remarquable, chaque perspective enrichissant la compréhension globale des enjeux politiques et personnels de cette époque troublée. Leur relation, complexe et évolutive, forme le véritable cœur émotionnel du récit.
Un gameplay affiné, mais un monde parfois familier
Si l’expérience globale est une franche réussite, les joueurs les plus aguerris de la licence ont retrouvé une structure de monde ouvert qui, bien qu’efficace, reste très familière. La carte, aussi magnifique soit-elle, regorge de points d’interrogation et d’activités annexes qui rappellent parfois les anciennes formules de la saga.
Cependant, il faut saluer l’effort fourni sur le système d’espionnage. Construire son propre réseau pour débusquer ses cibles est une excellente idée qui renforce l’immersion et donne un sens plus concret à nos actions, nous éloignant de la simple chasse aux icônes.
La vie après la campagne : le futur de Shadows
Le voyage ne s’est pas arrêté avec le générique de fin. Le Season Pass a déjà tenu une partie de ses promesses avec une première extension, “Le Dragon de Hokkaidō”, qui nous a emmenés sur les terres sauvages et enneigées du nord du Japon pour y affronter de nouveaux clans.
Ubisoft continue de supporter activement le jeu avec des mises à jour régulières, des événements saisonniers et de nouveaux équipements, assurant une belle durée de vie à cet opus. Une seconde extension majeure, explorant la pègre criminelle d’Osaka, est d’ailleurs attendue pour la fin de l’année.
En conclusion, Assassin’s Creed Shadows a non seulement tenu ses promesses, mais il a réussi à redonner un souffle nouveau et puissant à une saga qui en avait besoin. En alliant un cadre exceptionnel, une innovation de gameplay majeure avec son duo de héros et des mécaniques d’infiltration enfin modernisées, il s’impose comme l’un des meilleurs épisodes de la série. Un voyage au cœur du Japon féodal inoubliable, que l’on ait l’âme d’un samouraï ou l’esprit d’un shinobi.














